C’est une opération séduction que lancent les professionnels éleveurs de poulets en direction des pays européens. Pour cela des exploitations ont placé 20 webcams dans leurs poulaillers à travers la France.
L’initiative est née du Syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf). Permettre aux consommateurs de six pays européens de suivre, en direct, l’évolution des animaux dans des élevages Label Rouge. Le tout grâce à 20 webcams installées dans des élevages de toute la France destinée essentiellement à booster l’export. Une campagne déclinée sur trois ans. En 2023, pleins feux sur le bien-être animal. Avec, donc des caméras dans les élevages. Histoire, entre autres, de contrer les militants écologistes comme L214 qui usent des mêmes moyens de communication.
Un coup de com ? Peut-être. Mais qui intervient quelques mois après que le même syndicat tire la sonnette d’alarme autour des coûts de production.
Le Synalaf représente les organisations régionales de production de volailles fermières et œufs sous Signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) : Label Rouge, Indication géographique protégée (IGP) et Agriculture biologiques. L’ensemble de la filière de production concerne : les sélectionneurs, les accouveurs, les éleveurs, les fabricants d’aliments et les nutritionnistes, les abatteurs et transformateurs, les centres d’emballage d’œufs.
Cette forme de télé-réalité peut-elle contrer les effets délétères de la crise avicole ?
Les mises en place des volailles Label rouge et des poulets biologiques ont baissé au premier semestre 2022 notamment à cause de l’épidémie de grippe aviaire, selon « Les marchés, le média de l’alimentaire ». Pour le premier semestre 2022, la baisse est de 10 % par rapport à 2021 et de 15 % par rapport à 2020.
C’est qu’il faut reconquérir la confiance du public et pas seulement à l’export. En effet, avec la grippe aviaire, les élevages, y compris dans les différentes appellations, étaient contraints de confiner leurs volailles, par arrêté préfectoral, dans les départements concernés (Gers, Landes, Loire-Atlantique, Lot-et-Garonne, Maine-et-Loire, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Deux-Sèvres et Vendée), en septembre 2021. Alors que le plein air figure en tête dans le cahier des charges.
Un autre arrêté, du mois de novembre 2021 permet des dérogations aux labels. Pas de pouvoir sortir les volailles. Mais de continuer à apposer lesdits labels. Et donc, de continuer à vendre les produits aux mêmes prix. Précisions toutefois que les autres critères continuent d’être respectés : nourriture riche en céréales, durée plus longue de l’élevage, bientraitance animale… Une dérogation que les associations de consommateurs ont pointé du doigt dès le début.
La problématique de la grippe aviaire est loin d’avoir disparu. Depuis le 2 octobre, et sur tout le territoire français, le niveau de risque a été élevé à nouveau de « faible » à « modéré». La surveillance des élevages de volailles est donc une nouvelle fois de mise, en particulier en Bretagne, Pays de la Loire et Deux-Sèvres. En cause : le début de la période de migration et le potentiel contact entre les volailles d’élevage et sauvages, vecteurs potentiels de la maladie, théoriquement non transmissible à l’homme. Mais fatale aux animaux.
Cette campagne de communication d’un nouveau genre arrive donc au bon moment, pour tenter une nouvelle forme de pédagogie auprès du grand public.
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